L'Art chez Amtrak - Œuvres d’art de l’automne 2023

TIM DOUD

A Great Public Walk, 2023
Impression numérique sur du film vinyle adhésif

Gare Washington Union, salle d’attente pour les passagers et hangar nord
 

A Great Public Walk, l’œuvre d’art commandée pour l’Union Station par le programme Art at Amtrak, prend en compte le contexte, national et international de ceux qui passent par la gare, ainsi que l’importance historique de Washington DC.

Installé à Washington, l’artiste Tim Doud a pris en compte les plan de l’ingénieur français Pierre Charles L'Enfant qui a élaboré la capitale des États-Unis. La pièce centrale du plan de L'Enfant consistait en une grande « promenade publique » sous forme de larges avenues, de places publiques et de bâtiments inspirants. Tim Doud a repris ce modèle et y a inséré des images découpées de motifs vestimentaires, de logos et de textiles portés par les personnes qu’il a vues se déplacer dans Union Station et dans la ville.

La fresque qui en résulte est une tapisserie créée à travers les préférences de style qui reflètent directement les identités, l’aspect démographique et la personnalité des personnes qui fréquentent la gare, le tout en respectant le plan de L’Enfant pour Washington DC. 

SHAHZIA SIKANDER

Singing Suns, 2023
Installation vidéo

Moynihan Train Hall, écrans numériques du hall principal
En partenariat avec Empire State Development
 

"Singing Suns est une animation vidéo créée à partir de dessins à l’encre La perturbation comme moyen d’exploration est un élément cohérent dans ma stratégie de processus expérimental. L’iconographie est née de la séparation de la silhouette de la tête du corps des personnages féminins appelés gopis, qui sont souvent peints comme des dévots du dieu masculin singulier Krishna dans les peintures manuscrites historiques d’Asie du Sud. Pour développer l’appareil de pouvoir féminin, j’ai retiré Krishna de l’équation, puis j’ai séparé les « cheveux » gopi du contexte genré restrictif du corps gopi dans les peintures traditionnelles pour une plus grande portée et une plus grande autonomisation Les formes de cheveux peints en or fonctionnent comme un système de particules non binaires. Lorsqu’ils sont multipliés par millions, ils peuvent se déplacer et se transformer, fluctuant entre les états solide et fluide, comme l’océan, le désert ou la Voie lactée. Le motif du cheveu dans son état cinétique peut évoquer de nouvelles associations avec les schémas migratoires changeants des oiseaux, des chauves-souris et des insectes. Le flux est une métaphore des identités, des genres et des vocabulaires coupés.​​​​​​​ Se détacher, c’est se renouveler. L’idée est de décrocher, afin que le récit féminin soit libre de créer sa propre histoire et de donner du pouvoir à son propre récit.

L’art vit, survit, inspire. C’est embrouillé, c’est compliqué, c’est vraiment comme la vie. Pour moi, il s’agit de la construction de la connaissance : comment nous prenons en compte notre altérité dans un monde en mutation, comment nous approchons, reproduisons et reconstituons notre culture et notre histoire. Tout ce que nous produisons, consommons et donnons a un impact, des conséquences au-delà de nos vies immédiates. L’histoire elle-même est effectivement un récit du mouvement des objets et des corps. Commerce, esclavage, migrations, occupation coloniale, tels sont les courants sous-jacents, les axes fondamentaux de la modernité. Je m’intéresse à l’histoire, à la politique et également au dynamisme de la forme : la forme comme quelque chose de vivant et en conversation avec son temps et son espace. »

DAVID RIOS FERREIRA

Get Carried Away, You Have the Right, 2023
Impression numérique sur du film vinyle adhésif

Rotonde de Penn Station
 

Get Carried Away, You Have the Right est le titre de l’installation de David Rios Ferreira. « La rotonde Amtrak de Penn Station fait office de passerelle symbolique. Elle connecte les gens, les expériences et les histoires. Consciente de l’importance de la compréhension d’où nous venons pour comprendre où nous allons, j’explore l’impact de l’histoire sur nos vies via mon art. Puisant mon inspiration dans la culture caribéenne et dans les rites indigènes et africains, j’ai créé pour Amtrak une œuvre qui transforme la rotonde en un terminal cosmique, influencé par l’indigénisme, l'afro-futurisme et le concept de "Mestizaje".

Au centre de la rotonde, quatre piliers ornés de figures représentant des êtres temporels qui brouillent les limites entre figuratif et abstrait. Ces figures évoquent la présence des anges, des ancêtres ou des dieux. En empruntant l’escalier mécanique pour sortir de la rotonde, les visiteurs sont accueillis par des serpents cosmiques le long des soffites. Ces serpents, reconnus comme des symboles du temps et comme des passerelles entre les mondes dans de nombreuses cultures, améliorent l’expérience immersive. En regardant vers le haut au centre des piliers, les visiteurs peuvent entrevoir une passerelle céleste entre les écrans, ce qui met l’accent sur la nature transcendante de l’espace.

Pour créer cette œuvre, j’ai combiné des images issues de différentes périodes et sources, notamment des dessins animés et des animations, des gravures du 18e siècle et des glyphes précoloniaux, ainsi que des images tirées des archives Amtrak. À travers l’installation, on peut apercevoir des cartes, des wagons et des éléments de conception tirés d’anciens menus des cafés Amtrak, de talons de billets, de brochures d’itinéraires et provenant d’autres éléments. En fusionnant ces éléments, j’ai construit un univers imaginaire dans la rotonde, un espace futuriste qui symbolise la convergence du passé et du présent. L’ajout d’êtres temporels, de serpents cosmiques et d’une passerelle céleste dans l’œuvre reflète la mission d’Amtrak, celle de transporter les personnes vers les destinations de leur choix. Le titre de l’article, Get Carried Away, You Have the Right (Laissez-vous emportez, vous en avez le droit), combine deux slogans de campagne d’Amtrak, mettant en évidence la diversité des personnes, des histoires et des récits qui se croisent avec le concept de fréquentation.

Grâce à cette installation transformatrice, je fais fusionner le passé et le présent. Je crée un espace qui invite les spectateurs à contempler leur position dans lhistoire et à imaginer de nouvelles possibilités futures. L’œuvre d’art agit comme un catalyseur qui nous permet de réfléchir au pouvoir transformateur du voyage et au potentiel de développement personnel et d’exploration qui s’offre à nous. »

SHOSHANNA WEINBERGER

Traveling Through Horizons, 2023
Impression numérique sur du film vinyle adhésif

Hall de Penn Station
 

“Traveling Through Horizons (Voyagez au travers des horizons) décrit la manière dont la civilisation mesure le temps entre le lever et le coucher du soleil. Les couleurs du lever au coucher du soleil s'entremêlent et se répètent sur l'intégralité de la frise du hall et sur les colonnes.

En plus des changements de couleur du ciel, les bandes horizontales et verticales correspondent à des nombres spécifiques équivalant au temps mesuré : 24 heures, 7 jours et 12 mois. Les motifs rayés noirs et blancs créent un langage visuel, un code, qui reflète les lignes de division de la société (à savoir, la race, le contexte économique, le statut social et l'allégeance politique). Ils constituent également des métaphores universelles des frontières, des drapeaux, des barrières, des animaux, des codes-barres et de ma propre hybridité en tant qu'Afro-Caribéenne-Américaine.

Sur les colonnes, on retrouve cinq figures : toutes des muses qui reviennent dans ma pratique en atelier et qui symbolisent les corps marginalisés, ainsi que mon propre corps, couvert de rayures. Ces figures anonymes représentent notre conscience collective dans un temps mesuré, entrant et sortant des espaces publics, et ce, dans toutes les sociétés. »

JOSHUA FRANKEL

Within the Crowd There is a Quality, 2023
Installation vidéo

Moynihan Train Hall, écrans numériques du hall principal
En partenariat avec Empire State Development
 

​​​​​​​ Within the Crowd There is a Quality (Parmi la foule, il y a une qualité) est le titre de l’oeuvre. C’est la première pièce de ma nouvelle série à propos des foules. J’ai créé une série de boucles d'animation basées sur les habitants de la ville de New York - mes voisins – et j’ai recombiné ces boucles en une foule. Au sein de cette foule, je manipule la vitesse à laquelle les piétons animés marchent de manière à ce que leurs pas se synchronisent progressivement les uns avec les autres. Pendant un bref instant, toutes les personnes d’une vaste foule animée, qui s’étend sur les quatre écrans du Moynihan Train Hall, seront synchronisées les unes avec les autres. Elles se désynchroniseront ensuite de nouveau. « J’ai grandi dans ce quartier, à une dizaine de rues au nord, dans Hell's Kitchen, et mes deux grands-pères travaillaient pour la poste, dont l’un dans le bâtiment Farley lui-même, qui abrite aujourd’hui le Moynihan Train Hall. Cette présentation revêt donc une grande importance pour moi. »

Tim Doud, né en 1961, est diplômé de la School of the Art Institute of Chicago avec un MFA en peinture et dessin. Il est le cofondateur de STABLE à Washington DC, du projet 'sindikit à Baltimore et co-éditeur de Out of Place : Artists, Pedagogy and Purpose. Le processus de fabrication l’intéresse, tout comme la lisibilité et l’aspect final de l’objet réalisé. Les peintures et dessins de Tim Doud s’inscrivent dans deux courants de travail en apparence distincts, l’un figuratif et l’autre abstrait. Ces œuvres servent de toile de fond à des discussions plus générales sur les identités construites, l’image de marque et la culture des produits de base. Historiquement, il est portraitiste et s’intéresse au fonctionnement du portrait en tant que pratique et signifiant culturel. Quand il entreprend une nouvelle série d’œuvres, qu’elles soient figuratives ou abstraites, il définit des périmètres, c’est-à-dire des règles et des obstacles qui déterminent l’élaboration et la réalisation de l’œuvre.

Suivez-la sur Instagram @timdoud_art et découvrez son site Web timdoud.net.

Shahzia Sikander est largement célébrée pour avoir subverti les traditions de la peinture miniature d’Asie centrale et du Sud en dialoguant avec les pratiques artistiques internationales contemporaines et en lançant la forme connue aujourd’hui sous le nom de néo-miniature. En interrogeant les idées sur la langue, le commerce, l’empire et la migration à travers des perspectives féministes, les peintures, les animations vidéo, les mosaïques et les sculptures de Sikander explorent le genre, la sexualité, les récits raciaux et les histoires coloniales.​ Sikander est, entre autres, récipiendaire du prix MacArthur et du prix Pollock pour la créativité de la Fondation Pollock-Krasner.

Suivez l’artiste sur Instagram @shahzia.sikander et découvrez son site Web shahziasikander.com.

Les dessins abstraits, les sculptures et les installations de David Rios Ferreira réfléchissent sur le passé en se penchant sur des gravures historiques décrivant des récits coloniaux et des caricatures politiques illustrant l’impérialisme américain. Fusionnant avec la nature réductrice des livres de coloriage pour enfants et la culture pop, David Rios Ferreira crée des nouveaux êtres temporels et des paysages hybrides qui véhiculent des histoires imaginaires. Son imagerie dense montre comment le corps supporte, interprète et transforme la mémoire historique.

Ses œuvres ont été exposées dans des galeries et des musées aux États-Unis et à l’étranger. Des expositions individuelles de ses travaux se sont tenues à Wave Hill (Bronx), à la Morgan Lehman Gallery (New York), au Brattleboro Museum & Art Center (Brattleboro), et à l’Utah Museum of Fine Arts (Salt Lake City). David Rios Ferreira a décroché des commandes du BRIC (Brooklyn, NY) et du Meta Open Arts, et ses prochaines œuvres publiques à New York commenceront en 2023.

Rios Ferreira a été en résidence au Lower East Side Printshop (New York), à la Elizabeth Foundation for the Arts (New York) et au Center for Book Arts (New York). Il a participé à des programmes de développement professionnel, notamment Emerge 11 à Aljira (Newark, New-Jersey) et le programme Artist in the Marketplace (AIM) du Bronx Museum (Bronx). Il a notamment reçu une bourse du New Jersey State Council on the Arts et une autre du National Association of Latino Arts & Culture Fund for the Arts. L'artiste a par ailleurs été en nomination pour le prix United States Artists et le Joan Mitchell Fellowship. David Rios Ferreira est titulaire d'une licence en beaux-arts de la Cooper Union, il vit et travaille actuellement à Jersey City et à Newark, dans le New Jersey.

Suivez l’artiste sur Instagram @davidriosart et découvrez son site Web davidriosart.com écoutez David parler de son travail sur Soundcloud.

Shoshanna Weinberger, née Kingston, Jamaïque, a reçu son MFA de Yale School of Art en 2003 et BFA de The School of the Art Institute of Chicago en 1995.

Le travail de Shoshanna Weinberger, qui vit et travaille à Newark dans le New Jersey depuis 2006, évoque ses origines américano-caribéennes et explore la complexité de l'héritage et la psychologie de l'identité périphérique. Elle se voit comme une anthropologue visuelle, qui répertorie et surveille des expériences. Elle finit par remettre en question les notions de critères de beauté et d'identité à travers une série de travaux qui donnent lieu à des peintures abstraites, des dessins, des collages, des techniques mixtes et des installations sculpturales.

Son travail a été exposé aux États-Unis et à l'international dans le cadre de plusieurs expositions individuelles et collectives. Shoshanna Weinberger a participé à cinq reprises à la Biennale de Jamaïque (de 2006 à 2017) qui s'est tenue à Kingston; elle a également été présentée à la Biennale de Martinique en 2013.

Elle expose ses œuvres depuis plus de vingt ans, notamment à la National Gallery of Jamaica, au Bronx Museum, à Wave Hill et au NSU Art Museum Fort Lauderdale. Bénéficiaire d'une bourse de la Fondation Joan Mitchell pour les peintres et les sculpteurs en 2014; d'une résidence d'artiste au Centre Joan Mitchell en 2015; d'une bourse du NJ State Council of the Arts en 2016; d'une résidence d'artiste au Project for Empty Space en 2018; du Dawn Scott Memorial Award de la National Gallery of Jamaica en 2019; d'une bourse du Newark Artist Accelerator en 2020 grâce à la Fondation Andy Warhol; d'une bourse du Creative Catalyst Fund de la ville de Newark en 2021; d'une commande de fresque de Newark Arts Four Corners en 2021. Récompenses récentes : Bourse du NJ State Council of the Arts en 2022; résidence d'artiste au McColl Center en 2022; commande d'art public au nouveau Terminal A de l'aéroport international Newark Liberty en 2022; bourse de la Fondation Nancy Graves pour les artistes visuels en 2022; subvention de renouvellement de Newark Arts en 2022; bourse In Focus de la Jamaica Art Society en 2022 et 2023; subvention du Fonds de catalyse créative de la ville de Newark en 2023; et résidence d'artiste à Guttenberg Arts en 2023. Weinberger est aussi professeure adjointe au sein du département d'art, de culture et de médias de l'université Rutgers, sur le campus de Newark. Ses collections permanentes sont exposées au New Jersey State Museum, au Newark Museum of Art, à la Girls Club Collection, à Fort Lauderdale, à la Margulies Collection (Miami), au Davidson College (NC), à la AC Kingston Collection (Jamaïque), et au Sheldon Museum of Art à Lincoln (Nebraska).

Suivez l’artiste sur Instagram @shoshannaweinberger et découvrez son site Web shoshanna.info apprenez en plus à propros Shoshanna et son travail sur Soundcloud.

Joshua Frankel est un artiste qui réalise des films, des opéras, des animations, des dessins, des gravures, des œuvres d’art public et qui offre des expériences multidisciplinaires. Son travail a été présenté par des institutions telles que le BAM, le New Museum, la Film Society of Lincoln Center, la US Library of Congress, le River to River Festival, PEAK Performances, l’EMPAC et le Forum urbain mondial des Nations unies. Frankel a co-conçu et mis en scène A MARVELOUS ORDER, un opéra sur Robert Moses et Jane Jacobs avec des animations, et qualifié de stupéfiant par la critique Heidi Waleson du Wall Street Journal. Il a également réalisé des peintures murales publiques en collaboration avec sa femme, l’artiste Eve Biddle, dont QUEENS IS THE FUTURE, récemment restaurée.

Suivez-la sur Instagram @joshuafrankel et découvrez son site Web joshuafrankel.net.

Conservatrice et productrice d'arts publics récompensée, Debra Simon compte plus de 30 années d'expérience dans la programmation des arts visuels et du spectacle pour le compte d'organisations civiques, de l'industrie de l'immobilier et pour diverses entreprises. Tandis qu'elle travaillait pour la Downtown Alliance, elle a créé la série de concerts Music at Castle Clinton, Dine Around Downtown, et cofondé le River-to-River Festival en 2002. En tant que directrice de Times Square Arts, Debra Simon a supervisé Midnight Moment, la plus grande exposition d'art numérique sur panneaux d'affichage électroniques au monde, ainsi que le concours annuel de création de cœur de la Saint-Valentin, parmi d'autres projets destinés aux plus de 300 000 visiteurs quotidiens à Times Square. En tant que directrice artistique chez Brookfield Properties, elle a dirigé un programme artistique national chargé de planifier et d'exécuter une programmation multidisciplinaire avec plus de 500 événements gratuits par an à New York, Denver, Los Angeles et Houston. Ses collaborations avec des artistes, des architectes, des paysagistes, des collectifs artistiques locaux et des partenaires de présentation ont renforcé son expertise dans la création et la réorganisation des espaces publics. Ses clients actuels comprennent Amtrak, Taconic Partners, Hudson Yard Hell's Kitchen Alliance, Fifth Avenue Association et Third Street Music School Settlement. Pour plus d'informations, veuillez visiter le site Debra Simon Art Consulting. Pour L'Art chez Amtrak, Debra Simon collabore avec le producteur Common Ground Arts. Visitez dsimonartconsulting.com pour de plus amples renseignements.

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